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                                                       LA DESCENTE AU FIL DU COURANT DE LA SAVE

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                                                                        LA RIVIERE ENCHANTEE?

 

        Bonjour ! Nous sommes la classe de 5°2 et nous allons vous raconter notre descente sur la Save.

     Aujourd’hui ma classe et moi partons faire du canoë kayak sur une rivière qui s’appelle la Save et qui coule à quelques km de chez moi. La veille, ma mère et moi avons préparé toutes les affaires utiles pour une telle expédition. J’en ai rêvé toute la nuit, explorateur descendant les fleuves les plus mystérieux. J’en trépignais.

     Le matin du grand jour, je retrouve ma classe dans le car. Nous étions impatients mais aussi un peu stressés. Une dizaine de minutes plus tard, on s’arrête, tout le monde descend et commence à mettre son pull, son coupe vent. Mon premier réflexe est de regarder du pont l’aspect de la rivière. « L’eau est elle profonde ? Pourrons nous tous passer sous ce pont ? » Je suis souvent passé ici et jamais encore je n’avais regardé ce cours d’eau ainsi.

      Les professeurs descendent les canoës et une fois tous à terre, il y a répartition des gilets de sauvetages. Me voilà un peu plus rassuré. Nous pouvions enfin nous rapprocher des canoës. Je ne l’imaginais pas comme ça.

Ma pagaie à la main je suis prêt à embarquer. Le temps de premières photos et c’est l’embarquement sur l’eau.

Quand le premier d’entre nous a mis son bateau à la rivière, il est tombé à l’eau en essayant de monter dedans. On a beaucoup ri mais il fallait tous y passer et certains avaient peur car beaucoup n’en avait jamais fait.

 

       Voilà j’embarque, un coup de pagaie et je suis dans le courant qui m’entraîne sous le pont plus ou moins droit mais je passe sans casse. D’autres touchent les arches du pont et ce n’est que le début.
 

      Tous à l’eau, on essaye de pagayer mais nos canoës ne veulent pas toujours aller là ou on voudrait. Je m’en sors bien et suis le groupe de tête, mais derrière j’entendais « à gauche, non à droite, pagaie en arrière !!! » puis un bruit de branches et un choc. Un canoë bi place se  retrouve le nez planté sur les berges, au milieu des ronces et des orties. C’est ainsi que certains canoës vont avoir du mal à progresser et vont régulièrement se planter dans les berges. Ils rient, ils n’ont donc rien et je me dis que ça tombe bien, les professeurs voulaient qu’on observe soigneusement ces berges, certains d’entre nous les auront vu de très très très près. 

         J’avançais de mieux en mieux et je pouvais regarder la nature, c’était vraiment joli :

       Des gerris pullulaient par centaines dans la rivière semblant courir à la surface de l’eau que nos pagaies agitaient plus que d’habitude. Dans l’eau elles rencontrent des algues et des potamos qui sont verts et grands et qui gênent nos mouvements. Sur l’eau il y avait plein de feuilles d’arbres de différentes formes qui flottaient. Parfaitement à l’aise, je quittais l’eau des yeux pour les lever au ciel et c’était comme si je passais sous un tunnel d’arbre. Sur les berges des dizaines de végétaux différents : il y avait des aulnes aux feuilles très arrondies et aux racines mortes, des chênes, des pruneliers, des érables, des ronces, des groseliers des alpes et leur fruits en grappe rouge.

 

         Plus loin il y avait aussi des érables, des ornes et des frènes sur les berges, des roseaux au bord de l’eau. D’autres ont vu des morelles douces amères qui sont trois ou quatre par feuilles et des byzantines de l’himalaya qui sont arrivés ici le siècle dernier et qui visiblement s’y plaisent.

La végétation devint un instant moins dense, le temps de laisser un canal jeter et mélanger son eau à notre rivière et le spectacle repris.

Même si les berges changeaient légèrement d’aspect, elles gardaient toujours un coté sauvages et naturelles. Des buissons épais, des ronces protectrices,des branches et des racines plongeant dans l’eau et des coulées pour que les animaux puissent s’approcher de l’eau montrent qu’elles peuvent servir d’abris et de maison à beaucoup d’animaux. Mais les rires que l’on ne pouvait contenir devaient les effrayer.

Il y avait des virages, la rivière n’allait pas toujours tout droit et à chaque fois tourner posait des problèmes à beaucoup.   

Au bout de quelques km de descente, j’ai vu des grives qui volaient et atterrissaient dans les peupliers, et alors que des arbres à fruits ornaient les berges, il y avait au niveau de la rivière des trous de ragondins et de rats musqués. Il ne faut pas les confondre avec les castors qui eux aussi vivent ici comme le montre les coulées de terre et de mucus : le castoreum.

Plus loin encore des canards et un grèbe huppé nageaient tranquillement.  Là haut une buse et cet éclair bleu qui semble jaillir d’une branche  perchée au dessus de l’eau c’est un martin pêcheur ! Certains ont vu des grenouilles qui reposaient sur des feuilles.

 

       C’était bien, c’était beau d’observer la nature et les animaux. Vu de l’eau, tout parait plus grand, différent, c’est comme si on faisait parti du lieu.

Les hommes paraissaient bien loin, on a entendu quelques voitures, on est passé sous un pont, mais nous n’en avons pas vu vraiment jusqu’à présent, juste des traces.

Des champs de maïs semblaient parfois apparaître derrière la végétation des berges et des tuyaux plonger dans l’eau, sûrement pour irriguer les champs. Et surtout, tout au long du trajet, la Save est malheureusement couverte de déchets.   On a ainsi trouvé des :

- Jerricans

- tongs

- polystyrène

- phare de voiture

- bouteilles

- ballon

- pots de yaourts

- balles de tennis

- cannettes de bières

         - bidons d’essences
 

        Ils étaient surtout visibles quand le courant ralentissaient où quand un obstacle sur l’eau les arrêtait. Cette vision gâcha notre plaisir. Cela ne donnait pas envie de se baigner alors on fit encore plus attention à ne pas faire de fausses manoeuvres. Ce qui n’empêcha pas deux bateaux de se retourner.   

 

On passa un troisième pont, la Save s’élargissait de plus en plus, des cygnes vinrent à notre rencontre et des pécheurs nous saluèrent des berges.

Soudain devant nous, un barrage de béton qui ne laissait passer l’eau que par une porte. Il a fallu passer par cette porte et j’ai eu peur qu’elle se referme sur moi.

Et je me suis retrouvé dans l’immensité du Rhône, un peu effrayé de plus avoir de berges à quelques mètres de moi.

Il fallu pagayer dur pour ne pas se laisser dévier par le courant (car il était bien plus fort que sur la rivière) et traverser le fleuve au milieu des cygnes pour aller accoster sur l’autre rive. Là bas nous avions le lône du Sauget à explorer.

 Dans le bus pour rentrer chez moi, je me revois ce matin sur le pont. Je sais maintenant où va cette rivière, mais je ne sais pas d’où elle vient. Je revois les détritus et je me demande d’où ils viennent eux aussi. Je ne suis pas bête, je sais bien qu’ils ont été jetés en amont en espérant que le courant les emmène loin de là. Mais viennent ils de la rivière principale où de ses affluents ? Je repense à mes amis dans l’eau à coté de leur canoë retourné. L’eau était elle suffisamment propre pour nager ? De bonne qualité ?  Apparemment les pêcheurs ne semblaient pas gênés pour en retirer des poissons à manger. Elle est donc assez bonne pour pêcher, assez bonne pour irriguer les champs, mais pour se baigner ?

J’ai appris en classe le cycle de l’eau, ce voyage permanent, de la pluie qui tombe du ciel la haut, de l’eau qui s’infiltre lentement, qui ruisselle vers des ruisseaux, qui eux alimentent des rivières, qui grossissent pour finir dans un fleuve qui se jettera dans la mer la bas. Mais ma rivière n’est pas qu’un  couloir conduisant l’eau jusqu’au fleuve, c’est aussi un milieu de vie pour de nombreux animaux qui vivent dans l’eau, sur les berges ou qui viennent y boire ou manger. C’est aussi un milieu au bord duquel l’homme vit, qu’il utilise et qu’il modifie.

Elle part de l’amont, elle va vers l’aval. Elle part d’un point haut pour se diriger vers un point bas. Mais si je veux répondre à mes questions, je dois étudier la rivière et je ne peux pas le faire sans m’intéresser à ses affluents et à tout ce qui l’entoure.

Je dois maintenant trouver une carte pour savoir ce qui se passe plus haut sur la rivière. Car j’ai compris que ce qu’on fait en amont à des conséquences en aval et que les activités qu’on pourra faire en aval dépendent de ce qui s’est passé plus haut.

 

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